Ce matin, je lis un grand titre dans "Le Soir"... "Un expert belge plaide pour la réduction des vacances d'été". Je me plonge dans l'article et découvre le nom d'un "expert" sur l'éducation que je ne connais pas, Dirk Van Dam. Je me dis que dans notre beau pays où tout est communautarisé fait qu'on ignore tout de ce qui se déroule de l'autre côté de la frontière linguistique. Puis, je découvre ce qui me met en colère. Ce monsieur est expert auprès de l'OCDE. Cet organisme européen s'érige depuis une trentaine d'années comme "les experts" de l'éducation. Il y a les fameuses évaluations Pisa, leurs préconisations pour les systèmes scolaires, leurs discours sur les marchés juteux que représentent l'éducation. Petit rappel, OCDE ne signifie pas Organisation Coopérative de Développement de l'Éducation, mais bien "Organisation de Coopération et de Développement Économiques". Pourquoi dès lors prendre en compte l'avis d'un-e exprert-e de l'éducation d'une telle organisation ? Qu'est ce qui fonde leurs avis ? La pédagogie, les bénéfices pour le développement de l'enfant ou seulement les intérêts financiers en jeu et la seule perspective d'une augmentation du PIB européen. J'opterais plutôt pour la deuxième vision vu les textes parfois particulièrement cynique de cette organisation. Fin des années 90, un texte de l'OCDE annonçait la dualisation des emplois parlant des emplois nécessaires dans les futures startup de l'économie numérique, nécessitant des ingénieurs hyperformés en informatique, mais aussi des manutentionaires non-formés pour remplir à bas salaires, le distributeurs de boissons de la salle de repos.
Faire appel aux experts de l'OCDE pour nous dicter l'avenir de notre système scolaire, c'est un peu comme faire appel à l'expert "jardinage" de l'armée belge pour définir l'avenir des potager en Belgique ou faire appel aux experts "pauvreté" de la FEB. Et si la presse arrêtait de faire appel à OCDE pour tout ce qui ne concerne pas l'économie ...